Victor Wallet est né à Bacouel sur Selle le 26 juillet 1894.
Il est le fils d’Osias Wallet (berger) et de Julia Cuvillier. La famille habite grande rue à Bacouel.
Victor est le second d’une fratrie de 6 enfants, il a une sœur ainée, Charlotte et une sœur et trois frères cadets, Marguerite, Philogène, Lucien et Eugène.
En 1911, Charlotte et Marguerite sont tisseuses chez Dousinelle et lui-même, âgé de 17 ans est garçon de café chez Lefebvre.
A 20 ans, lors du conseil de révision, il est noté sur sa fiche matricule qu’il est chapelier mais ensuite, il doit sans doute travailler à l’usine Dousinelle car son nom figure sur le monument aux morts de cette usine.
En août 1914, lorsque la guerre éclate, il vient juste d’avoir 20 ans et il est incorporé dans le 120ème Régiment d’Infanterie le 16 décembre 1914.
Ce régiment stationné à Stenay, Saint Denis et à Péronne regroupe des Ardennais, des Picards et des Parisiens.
Dès le 10 janvier 1915, Victor Wallet est envoyé au front.
En 1914, le 120ème RI a participé aux combats de la Marne et a subi de lourdes pertes (plus de 1400 hommes tués, blessés ou disparus).
Lorsque Victor Wallet arrive en janvier 1915, le régiment stationne dans la région du Bois de la Gruerie. Cette région est le théâtre de très violents combats.
En janvier 1915, le régiment occupe le secteur du four aux Moines.
En février, il va occuper la région de Somme –Tourbe en Champagne.
Le 28 février, il participe avec le 51ème RI à l’attaque de tranchées allemandes près de la ferme de Beauséjour. Les pertes sont considérables.
Du 10 au 17 mars, repos à l’arrière et le 17, retour en premières ligne au Bois Jaune près de Mesnil les Hurlus.
Après un bref repos pour reconstituer les effectifs (le régiment a perdu 1739 hommes en février mars 1915), le régiment prend position dans la plaine de la Woëvre à Pintheville à 20 kms à l’est de Verdun.
Pendant 8 jours, les hommes creusent des tranchées sous la pluie et vivent ainsi, de l’eau jusqu’aux genoux jusqu’au 12 avril.
Le 12 avril, une attaque d’envergure est déclenchée mais comme l’artillerie n’a pas ou très peu détruit les réseaux de barbelés, les pertes sont à nouveau très élevées et seulement une quinzaine d’hommes parviendront aux tranchées ennemies ou ils seront tués ou faits prisonniers.
C’est ce jour, au cours de ces combats que Victor Wallet sera porté disparu.
La confirmation de sa mort à cette date sera faite à la fin de la guerre par des documents allemands remis au ministère des affaires étrangères.
Extrait du Journal de Marche et des Opérations du 120ème RI du 12 avril 1915 :
« Le 2ème bataillon vient renforcer le 1er bataillon en vue de l’attaque. La préparation d’artillerie commence à 10h35 mais n’étant pas suffisante, elle ne permet pas le succès de l’assaut de la 3ème compagnie (Lieutenant Déchin) qui fait preuve cependant d’une bravoure et d’un allant remarquable et qui va jusque la tranchée ennemie. Pertes : 44 tués, 175 blessés, 82 disparus »
Victor Alfred WALLET était sans doute un de ces disparus !
Soldats français avant l’attaque