Paul Désiré BOYAVAL est né le 28 janvier 1871 à Vers sur Selle. Il est le fils de Paul Adonis BOYAVAL père, meunier à Vers sur Selle et de Félicienne DUFLOS.
Une sœur, Maria Désiré verra aussi le jour à Vers sur Selle en 1878.
La famille va ensuite s’installer à Bacouel où le père sera agriculteur puis maçon.
9 autres enfants verront le jour à Bacouel, 2 frères :Philogène et Louis et 8 sœurs : Modestine, Elisa, Léontine, Sidonie, Jeanne, Julia, Marie et Félicienne.
Paul, à 23 ans exerce le métier de maçon et habite 14 cité Pétin, faubourg de Hem à Amiens où il se marie le 31 mars 1894 avec Alice Mathilde Aurélie CARDON, qui exerce le métier de culottière.
Le couple aura un fils, André Romain qui naitra le 16 avril 1895 et décédera à Amiens en 1962.
Rue du Faubourg de Hem à AMIENS vers 1900
Le couple va se séparer (divorce ou décès de l’épouse ?) car Paul se marie une seconde fois le 9 novembre 1903 à Berteaucourt les Thennes avec Noémie DUBOIS.
On trouve sur sa fiche maticule différentes adresses successives :
Faubourg de Hem en 1894, Boves en 1899, Amiens ensuite , place Dewailly en 1912, rue Job en 1914 et rue Louis Braille en 1915.
Paul effectue son service militaire de Novembre 1892 à septembre 1893 au 72ème Régiment d’Infanterie à Amiens.
Il sera rappelé lors de la déclaration de guerre en 1914, il a alors 43 ans et il est renvoyé dans ses foyers. Il sera incorporé 2 ans plus tard au 12ème Régiment d’Infanterie Territoriale.
Ce régiment est alors positionné à Nieuport en Belgique, à l’embouchure de l’Yser.
Depuis le début du conflit, le 12ème RIT a combattu en 1914 dans la région d’Amiens puis entre Arras et Bapaume où il a subi de lourdes pertes près de Bucquoy et de Morchies.
Fin octobre 1914, le régiment est envoyé sur les rives de l’YSER, dans la région de Nieuport où plusieurs Bacouellois du 12ème RIT trouveront la mort ( Yvonnet DELARUE en novembre 1914 et Zénoble PARMENTIER en janvier 1916) mais également Adrien BALEDENT du 135ème RI tué à la tête de son régiment en avril 1915.
Début 1916, le 12ème RIT subit de très lourdes pertes et les renforts sont impératifs pour reconstituer les rangs.
Face aux besoins croissants en hommes, Paul BOYAVAL est donc rappelé une seconde fois le 31 mars 1916. Il a 45 ans quand il arrive au 12ème RIT .
Le secteur est inondé ou composé de marécages. Pour qui connait les Flandres maritimes, l’hiver dans ce secteur est particulièrement froid et humide.
C’est dans ces conditions terribles que le 12ème RIT arrive à reprendre du terrain aux allemands dans le secteur de Lombaërtzyde – Saint Georges.
Pour des soldats âgés comme Paul BOYAVAL, c’est l’enfer et rapidement après son arrivée il tombe malade. Je n’ai pas de précision sur le type de maladie mais c’est sans doute une de celles fréquemment contractées en service durant cette période de guerre : tuberculose, typhus, pneumonie, dysenterie, pieds gelés….etc
Il est évacué à l’arrière et devant la gravité de son état, il est hospitalisé à l’hôpital mixte de Morlaix (Finistère) où il décédera le 4 mai 1916 des suites de cette maladie.
Il est inhumé à la Nécropole Nationale Sainte Anne d’Auray Carré F, rang 1, tombe 9.
Son nom figure dans l’historique du 12 ème RIT en compagnie des 13 officiers et 598 soldats tombés en 14/18.
Paul BOYAVAL avait 45 ans, il laisse une veuve et un orphelin.
Il faut noter que Paul BOYAVAL a eu deux frères également mobilisés durant le conflit 14/18.
Louis Philogène sera affecté dans plusieurs régiments d’artillerie lourde et il combattra essentiellement en Serbie et à Salonique où il sera grièvement blessé par un éclat d’obus au niveau du front et du nez. Ce sera « une gueule cassée » le reste de sa vie.
Louis Désiré servira lui au 72ème RI d’Amiens et il combattra également dans la région de Nieuport sur les rives de l’Yser. Il y sera blessé en novembre 1915. Il recevra une balle qui lui fracassera l’épaule droite.
Quelques mois avant son frère, ironie du destin, il sera également soigné à l’Hôpital de Morlaix jusqu’en avril 1916, soit 1 mois avant que son frère ainé y décède. Il sera réformé suite à cette grave blessure.
La famille BOYAVAL a payé elle aussi un lourd tribut à cette guerre.