Au début du XXème siècle, Bacouel compte environ 250 habitants.
Sur l’île, à la mort du meunier Albert Frion en 1910, sa veuve Marie-Rose Amélie, née Dubos, va poursuivre pour une dizaine d’années jusqu’en 1920 l’activité de l’entreprise familiale avec ses deux fils : Lucien (au moulin) et Robert (à la ferme). Elle mourra centenaire en 1968.
A l’usine textile, un atelier de teinturerie est construit en 1901. L’usine accentue sa spécialisation dans les tissages « techniques » : tapis, sacs sans couture, tuyaux d’incendie, filtres… L’usine recrute donc tous les bras disponibles au village : quand un jeune arrive à l’âge adulte, c’est tout naturellement qu’il vient proposer sa force de travail à l’usine. Mais cela ne suffit pas : on recrute aussi sur les villages voisins de la Selle et même du plateau picard. Ainsi, à sa sortie de l’école d’Hébécourt à 13 ans, Julien Hémart fait chaque jour, pour venir travailler à l’usine, deux fois le trajet Hébécourt-Bacouel ; d’abord à pied, puis en vélo. L’effectif de l’usine est d’environ 160 personnes.
Au début du XXème siècle, Bacouel compte 6 cafés au bourg et un 7ème à la gare. Certains y ajoutent une petite activité d’auberge, épicerie, tabac, mercerie, charcuterie). A la veille de la Der des Der, la population a plus que doublé depuis la Révolution : 280 habitants en 1911 : ceci est principalement dû aux salariés de l’usine : seul employeur au village.