Julien DEFLESSELLE est né le 10 janvier 1885 à DAOURS (80)
Il est le fils d’Odile Deflesselle, fileur, et de Marie Dhuy. Ses parents habitent Daours près de Corbie.
Au recensement de 1906, il vit avec sa mère, rue St Adhelard à Daours et il est garçon meunier.
Il devient ensuite manouvrier et à l’âge de 21 ans, il effectue son service militaire au 72ème RI à Amiens du 6 octobre 1906 au 25 septembre 1908.
Le 30 avril 1910, il se marie à Daours avec Oscarine Marguerite FLANDRIN. Il est alors garde moulin
De cette union naîtront 3 enfants, Charles en 1911, Germaine en 1913 et Odile Robert en 1915
En 1914, on retrouve Julien DEFLESSELLE inscrit sur la liste électorale de Bacouel sur Selle où il exerce le métier de garde moulin.
Lorsque la guerre éclate en août 1914, Julien a 29 ans et il est rappelé au 350ème RI à la caserne de Soissons. Il y retrouve un autre Bacouellois, le caporal Victor DROBECQ.
Le 350ème RI est le régiment de réserve du 150ème RI.
Le baptème du feu aura lieu le 25 août 1914 dans la région de Metz. Le régiment revient ensuite combattre dans la Somme et l’Oise (Moyenneville et Senlis).
Il participe ensuite à la Bataille de l’Aisne dans la région de Villers Cotterets et Pernant.
En octobre 1914, son ami Victor Drobecq, grièvement blessé décède dans un hôpital à Brest.
A partir de novembre 1914, les armées s’enterrent dans des tranchées. Le 350ème y passe l’hiver dans la région d’Hébuterne du 4 novembre 14 au 15 mars 1915. Jusqu’en septembre 1915, il combat ensuite dans la région de Monchy au Bois entre Contay et Arras.
Fin septembre, le régiment part en Champagne dans le secteur de Souain où la guerre des mines fait rage, puis dans le secteur de Saint Soupplet jusque début décembre.
Il est dans le secteur du Bonnet d’Evêque en février 1916
Du 14 au 28 mai 1915, le 350ème RI occupe le Bois du ravin des Vignes et la tranchée des Caurettes près de Verdun.
Le 23 mai, les allemands pilonnent le secteur où se situe le 350ème RI et sa 17ème compagnie est anéantie sous les obus de 210.
Jusqu’au 28 mai, le régiment subira de très lourdes pertes sous les bombardements continus.
Fin mai, le 350ème est relevé et gagne la région de Reims où il demeurera jusque fin août 1916.
Le 27 septembre 1916, le régiment prend position au nord de Combles dans la Somme, plus particulièrement aux abords du village de Morval, puissamment fortifié par les allemands.
De nombreuses attaques à la grenade sont menées par les soldats du 350ème RI pour enlever les tranchées ennemies. Bien sûr, les allemands ripostent avec des tirs intense d’artillerie sur les 1eres lignes françaises.
Dans la nuit du 3 au 4 octobre 1916, Julien DEFLESSELLE et toute la 21ème Compagnie (Cie Dallet) monte en 1ère ligne en vue d’une offensive le lendemain.
Sa compagnie s’installe dans les tranchées et progresse vers les tranchées allemandes (tranchée Carlsbad) où ils font des prisonniers et enlèvent aux allemands 3 canons de 77 et de nombreuses munitions.
Julien DEFLESSELLE fait partie de la 21ème Compagnie (Cie DALLET)
Le 4 octobre, cette compagnie est en 1ère ligne et occupe les deux secteurs 640 et 8986.
Sous un violent tir de barrage dirigé sur les premières lignes françaises, les allemands organisent leur repli.
C’est au cours de ce déluge de feu, cet « orage d’acier » que Julien DEFLESSELLE trouvera la mort à seulement quelques kilomètres de son département d’origine.
Il sera inhumé au cimetière de la carrière à Maurepas puis exhumé après-guerre.
Il repose sans doute actuellement dans l’ossuaire de la Nécropole nationale de Maurepas à 4 kilomètres au sud de Morval sans avoir pu être identifié formellement lors de cette exhumation.
Voici le secteur où se sont déroulés ces événements tragiques en 1916 sur le front de la Somme.
De nos jours, les autoroutes A1 et A2 ainsi que le TGV Paris Lille sillonnent les champs de batailles où tant d’hommes sont morts, dont Julien DEFLESSELLE.
Ayons une pensée pour eux lorsque nous passons dans le secteur