Au bout de son exil sur les côtes bretonnes, le groupe des 18 est hébergé à peu près correctement à Sauzon, à côté du port du Palais ; les Fournier sont hébergés dans une maison isolée sur un rocher, les Debroy en haut du village. On n’a plus guère d’argent et on ne survit qu’avec de maigres indemnités publiques. Il faut bien s’occuper : c’est là que Geneviève Fournier apprendra à faire de la bicyclette sur un vélo d’homme : dans le contexte, il ne faut pas être exigeant sur le matériel ! On y restera trois mois jusqu’à ce que les envahisseurs Allemands rejoignent les exilés. Un soldat allemand offre un bonbon à Geneviève Fournier : la petite le prendrait bien mais sa mère lui fait les gros yeux ; il faudra que l’Allemand commence à en manger un autre lui-même pour que les réticences de la mère soient levées. En août, après l’armistice du 22 juin, retour vers Bacouel via Paris et Amiens ; la plupart des habitations ont été pillées ; le château occupé par les sœurs aussi. Monseigneur Furcy, qui y prendra sa retraite dira « On pardonne, mais on n’ oublie pas »!
Sous l’Occupation, l’activité de l’usine reprend doucement. Pour gagner sa vie, Yvonne va quelquefois travailler en plus à la ferme Van Overbecke. Pas d’actes de barbarie de l’occupant au village, pas d’attentat sanglant de la Résistance. La Kommandantur est installée dans la grande rue.
Pendant la guerre, il n’y a plus de maire élu (le conseil municipal n’était plus au complet ou démissionnaire ? ). M. le baron de l’Epine en poste à la préfecture avait fait nommer 3 personnes :
M. Descouture, faisant fonction de maire ; M. Henri Wallet s’occupant des ouvriers ; M. Lucien Frion s’occupant des cultivateurs.